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Remarquable vidéo du « MédiaMensonge du jour », présentée par Michel Collon, qui démonte une à une les incohérences du « story telling » occidental au sujet du massacre de Bucha :

https://crowdbunker.com/v/nsn2wGTYj5

Compte tenu des nombreux bobards de guerre concoctés par les États-Unis (maternités du Koweïtarmes de destruction massive de Saddam, sketch de la fiole d’Antrax bidon brandie en 2003 par Colin Powell à la tribune des Nations Unis, etc.), il y a lieu d’être plus que circonspect sur les « preuves » fabriquées par l’Otan et ses alliés ukronazis au sujet du massacre de Bucha, présentées par la presse aux ordres comme « forcément » commis par les troupes russes. Voici la transcription de la vidéo de Michel Collon.

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« Que s’est-il vraiment passé à Bucha ? Quand nous voyons ces images émouvantes de corps sur les routes, il faut être prudent avant de juger. Voici la version occidentale officielle : dans tous les médias, on nous parle d’un génocide. On nous montre quelques photos de corps. On nous dit qu’il y a 410 corps et on nous présente une vidéo officielle qui est censée vous expliquer et nous dire la vérité… 

Évidemment, dans une guerre, tout est possible : aucune guerre n’est propre. Mais attention, c’est justement par l’émotion que des agences de com’, de public relations, veulent manipuler nos opinions et nous empêcher de réfléchir. Devant de telles images, et surtout quand on se trouve à distance, il n’est pas possible de juger rapidement si c’est vrai ou faux.

Alors, il faut réfléchir et se poser les questions logiques :

  1. À qui profite le crime ?
  2. Quelle est la véritable chronologie des événements ?
  3. Y a-t-il des contradictions dans les déclarations du régime de Kiev ?

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À qui profite le crime ? Si l’armée russe évacue cette ville de 36 000 habitants [NdA : conformément aux accords d’Istanbul signés par les deux parties le 29 mars], est-ce qu’elle a intérêt à commettre de telles actions et à laisser tant de traces ? Pourquoi, en plus, tuer les gens qui portent un brassard blanc, c’est-à-dire des gens qui au moins ne sont pas hostiles aux troupes russes, voire les soutiennent ?

Qui a intérêt à présenter de telles images ? Ce sont quand même les États-Unis qui, depuis le début, ont refusé toute négociation. C’est le gouvernement de Zelinsky qui, depuis des semaines, essaie d’amener l’Europe à intervenir encore plus fort, directement, dans la guerre. Dimanche [3 avril] sur Tweeter, le ministre ukrainien des Affaires d’étrangères à tout de suite déclarer : « Le massacre de Bucha est délibéré, les Russes veulent éliminer autant d’Ukrainiens qu’ils le peuvent. Nous devons les arrêter et les mettre dehors. J’exige de nouvelles sanctions dévastatrices du G7 maintenant. » Donc, là, on a déjà la version officielle.

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Mais pour l’instant, essayons de vérifier les faits, voyons la chronologie :

  1. Le 29 mars, il y a un accord entre les gouvernements russe et ukrainien en Turquie pour que les troupes russes se retirent de Bucha et de toute la banlieue de Kiev.
  2. Le 30 mars, les militaires russes quittent la ville de Bucha
  3. Le 31 mars, le maire publie cette vidéo :

 

Que dit-il ? Que les troupes russes sont parties et qu’il n’y a pas de problème. Il dit, je cite : « Mes amis, la communauté a repris le contrôle de l’ensemble du territoire perdu depuis le 1er mars et l’a libéré des troupes russes, des envahisseurs russes, grâce à la force des armées ukrainienne de nos colonies [NDA : ?],  je déclare donc aujourd’hui que cette victoire joyeuse – « joyeuse », je cite – et grande est une victoire de nos forces armées dans la région de Kiev et nous ferons tout pour assurer la victoire totale de l’UPA à travers l’Ukraine. Gloire à l’ukraine ! » Donc – alors que normalement dans toutes les rues, on devrait voir ces morts fusillés, avec les mains ficelées, etc. – pas un mot sur tout ça !

Deuxième indice : un député ukrainien (vers 3’50 de la vidéo Crowbunker) appartenant au parti de Zelinsky (« Serviteurs du peuple »…), qui se fait photographier, très souriant, avec un combattant d’un groupe paramilitaire ukrainien, dans les rues de Bucha. C’est peut-être le 2 avril, ce n’est pas tout à fait clair. Mais en tout cas, il n’apparaît absolument pas de mort dans la ville ! Le 1er avril encore, un conseiller municipal de Bucha filme et publie sur Telegram les images de la ville touchée par la guerre, les maisons brûlées, les véhicules détruits mais pas de cadavre ! Et ensuite, on a une coupure de l’agence de presse officielle Ukrinform toujours le 1er avril, qui explique (vers 4’30 de la vidéo Crowbunker) que Bucha a été prise [NdA : par les troupes de Kiev. En fait, c’est faux : ce sont les Russes qui sont volontairement partis, respectant les accords d’Istanbul…] – on ne parle pas des morts ! – et qui ne montre aucune photo où il y aurait quelque chose d’anormal.

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Le 2 avril, un « groupe spécial » (nous dit-on) entre dans Bucha, élimine les porteurs de brassards blancs et repart. D’ailleurs, la web pro ukrainienne LB.UA parle d’une « opération de nettoyage par les forces spéciales SAFARI à Bucha ».

« SAFARI », c’est présenté ici de façon très sympa, à la Tom Cruise – des images de propagande – mais quand vous regardez de près l’insigne sur le bras, c’est un insigne des nazis de Bandera. [NdA : durant la Seconde Guerre mondiale, Stepan Bandera créa et dirigea la Légion ukrainienne, placée directement sous les ordres de la Wehrmacht. Une avenue de Kiev porte actuellement son nom]. Je lis des extraits de cette communication officielle : « Les Forces spéciales ont entamé une opération de nettoyage dans la ville de Bucha qui a été libérée par les forces armées ukrainiennes. La ville est débarrassée des saboteurs et des complices des forces russes, cela a été signalé par la police nationale. » L’agence officielle LBA publie une photo (vers 5’30 de la vidéo Crowbunker) des combattants de la « division Misanthropic » – un tel nom, ça ne s’invente pas ! – du bataillon AZOV et vous voyez qu’ils sont en train de « se promener dans Bucha ». Je ne sais pas si vous vous promenez de cette manière-là, mais ça semble quand même bizarre. Et tout de suite après, on va commencer à diffuser le 2 avril les photos que vous avez vues. Et les 2 et 3 avril, c’est le récit : « Les Russes l’ont fait ! » qui va démarrer.

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Je reprends toute la chronologie de Bucha :

  • Le 29 mars, il y a un accord pour le retrait des troupes russes. 
  • Le 30 mars, les troupes russes se retirent. 
  • Le 31 mars, le maire de Bucha célèbre la libération et ne parle pas de morts. 
  • Le 1er avril, il y a des photos des rues : toujours pas de morts. 
  • Le 2 avril, les « troupes spéciales ukrainiennes » SAFARI viennent dans la ville et « font le nettoyage ». 
  • Le 3 avril, c’est le démarrage du storytelling : « c’est les Russes qui l’ont fait ! » et les dirigeants occidentaux annoncent une série de nouvelles sanctions, qu’en fait ils avaient déjà préparées. 

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Ce qu’on doit aussi voir, c’est que dans ce récit officiel il y a plein de contradictions. On a des photos de brassards blancs (voir 6’50 de la vidéo Crowbunker) qui sont encerclés ici, mais la Russie signale que les cadavres représentés par la télé ukrainienne ne montrent pas ce qu’on appelle la « rigor mortis », c’est-à-dire la rigidité cadavérique, alors qu’ils ont perdu la vie quatre jours AVANT (lapsus de Michel Collon), puisque les troupes russes étaient déjà parties [NdA : dès le 30 mars]. Et en plus, la plupart des civils tués portent un brassard blanc qui était justement porté par les civils habitants de Bucha : il s’agit d’un signe d’identification des troupes russes. Personne n’a forcé les habitants à enrouler ce brassard blanc. Et lorsque ce brassard a été vu, « on » ont tiré. Est-ce que les Russes ont tirés sur eux-mêmes ou sur leurs partisans ?!

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Ma conclusion – provisoire, j’insiste – c’est que le maire de Bucha, probablement, n’a rien vu, parce qu’il n’y avait rien à voir. La vidéo du 2 avril – ou est-ce qu’elle a été tournée un peu avant ? – [NdA : entre le départ des Russes le 30 mars et l’arrivée de SAFARI le 2 avril] montre qu’effectivement, il n’y avait rien de visible dans les rues. Le massacre a été commis probablement le 2 avril [NdA : ce qui explique que les cadavres étaient « tout frais »…]– il faudrait vérifier quand la vidéo a été tournée. Les journalistes ont été invités par la suite. Est-ce que c’était encore une mise en scène ? Alors regardons à nouveau la vidéo [NdA : premier document officiel produit par le régime de Kiev] et je vous communique tout de suite après les remarques sur les possibles – probables – incohérences de cette vidéo :

https://t.me/boriskarpovblog/425

Vous avez vu dans le rétroviseur vers 8-10 secondes, l’homme qui est couché à droite semble soulever sa main. On peut dire que c’est le vent qui soulève peut-être ses vêtements. Mais à 23-24 secondes, regardez dans le rétroviseur, on a vraiment l’impression que l’homme est en train de se relever, comme je le montre sur cette capture d’écran (vers 8’45 de la vidéo Crowbunker). Alors, on peut dire que c’est de l’eau sur le rétroviseur, qu’il a du vent, du mouvement, etc. : ce n’est pas tout à fait possible de trancher.

Mais il y a une série d’autres éléments qui sont importants : il y a une vidéo qui a été postée par un certain Sergueï Korotkik qui est un membre du bataillon néonazi AZOV, une vidéo qu’il a postée lui-même, dans laquelle on entend : « Est-ce que je peux tirer dessus ? » à la seconde 6. Clairement, il dit ça : « Il y a des gars sans brassard bleu [NdA : les brassards bleus identifient les pro Ukrainiens ; les brassards blancs identifient les pro Russes], est-ce que je peux tirer dessus ? » :

https://brunobertez.com/2022/04/05/fil-sur-bucha/

Ça, ça figure sur une vidéo tweeter (voir vers 9’30 de la vidéo Crowbunker) de ce bonhomme-là.

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Alors, qu’est-ce qui s’est très probablement passé ? Eh bien, c’est que les « forces spéciales » qui étaient là dans la ville ont tiré sur les personnes sans brassard bleu en les accusant d’être des collaborateurs des Russes. Et après ils ont décidé, ou « on » a décidé qu’on pouvait accuser les Russes d’avoir tué les civils.

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Qui croire ? En tout cas, je pense qu’il faudrait absolument écouter et débattre sur la version de la Russie qui nie tout responsabilité dans le massacre, demande une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies pour traiter de l’affaire.

On a ici (vers 10’15 de la vidéo Crowbunker) un reportage vidéo du journaliste russe Alexandre Kotz, c’est un correspondant de guerre du journal Komsomolskaya Pravda de tendance communiste. Dans cette vidéo, Kotz dit notamment qu’il y a beaucoup de défauts techniques sur les images [NdA :de la vidéo officielle du régime de Kiev] : la façon dont les corps sont couchés, le fait que le sang n’est pas coagulé, le fait que les Russes ont quitté la zone de combat le 30 mars et que la vidéo, avec ces corps, n’est sortie que le 2 avril.

« Je travaille, dit ce bonhomme, depuis 20 ans sur des points chauds, j’ai vu de nombreux corps de morts depuis 3 ou 4 jours et je peux vous certifier que [ces] corps ne sont pas morts depuis plus d’un jour. Donc, ces personnes sont mortes au plus tard hier [NdA : 2 avril]. [Les Ukrainiens] essaient de nous prouver qu’ils ont été tués par les Russes, mais les Russes n’étaient plus là depuis le 30 mars. »

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Est-ce que ça se pourrait que, comme dans l’affaire de la maternité de Marioupol, il y ait une histoire de « contexte » ? Rien ne prouve que les morts proviennent tous de Bucha : ce peut être des morts pris ailleurs (…) ce qui expliquerait le délai de 3 jours pour ramener un grand nombre de corps. On aurait alors un mixe entre des morts pris quelque part, mais pas forcément à Bucha, et une mise en scène avec de faux morts sur la route.

Espérons qu’on pourra trouver de nouveaux éléments pour étayer cette hypothèse. En tout cas, la leçon à tirer est qu’une image ne parle pas d’elle-même, elle ne dit pas forcément la vérité. Et la question, c’est quoi ? Certains « morts » sont-ils morts ou pas ? Qui les a tués ? Quand ? Comment ? Est-ce que c’était en combattant ? Et pourquoi ?

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Rappelons-nous aussi les leçons de Timisoara que je vais montrer ici (vers 12’00 de la vidéo Crowbunker). On nous a dit en 89 : il y a 4 312 morts très exactement, c’est un massacre commis par le régime de Ceausescu, et donc ça a justifié la révolution qui a été opérée. En réalité, dans l’hebdomadaire dans lequel je travaillais, le rédacteur en chef nous a tout de suite dit : « Ces images-là sont fausses. Ce ne sont pas des corps qui ont été déchirés à la baïonnette comme on l’a dit : ce sont des corps qui ont été autopsiés après une mort accidentelle ou suspecte, et donc c’est faux. » Et les médias du monde entier ont répété : « Non, non ! Timisoara, c’est vrai ! » Trois semaines après [NdA : fin décembre 1989] un journal allemand célèbre [NdA : repris dès le lendemain en France par le Figaro] a publié les preuves que c’était faux. Et donc tout le monde maintenant sait que Timisoara, c’est faux, mais à l’époque, tous les médias ont marché dedans, et il y a donc des leçons à tirer.

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On a eu hier [NdA : le 4 avril] une émission sur RTBF qui était titrée : « Comment établir les preuves d’un crime de guerre » (vers 13’15 de la vidéo Crowbunker). Ils ont diffusé un commentaire prudent d’un journaliste international spécialisé en crime de guerre. On lui a demandé si on pouvait déjà condamner (par les génocides [antérieurs]). Il a dit qu’il faut être prudent en la matière, et il a rappelé ce qu’en anglais on appelle la règle ABC :

  • ASSUME NOTHING (ne rien présupposer). 
  • BELIEVE NOTHING (ne rien croire). 
  • CHECK EVERYTHINK (tout vérifier). 

Cette règle-là devrait s’appliquer non seulement aux juristes chargés d’enquêter, mais à tous les journalistes, et à nous aussi…

La leçon à tirer du massacre de Bucha, c’est la prudence. Comme je l’ai dit, parmi les principes de la propagande de guerre :

  1. Cacher les intérêts économiques. 
  2. Occulter l’histoire. 
  3. Diaboliser par l’image. 
  4. Inverser agresseur et agressé. 
  5. Monopoliser l’info et étouffer les autres voix. 

On retrouve [dans le cas d’école de Bucha] les principes 3, 4 et 5. Ces principes de la propagande de guerre, ce sont les leçons que j’ai tirées de 30 années de désinformation qui ont accompagné toutes les guerres et dans lesquelles on peut voir que, quand un dirigeant des États-Unis  – ou de la France [NdA : voir Sarkozy et l’exemple libyen…] – vend un guerre, en fait il applique ces cinq principes et il cache l’essentiel à l’opinion.

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Ma conclusion provisoire quant au « score fake news » [concernant Bucha] : je ne vais pas en donner, parce qu’on va encore travailler avec l’équipe d’investigation – à recouper les choses et à vérifier, à trancher entre les différentes hypothèses et je pense qu’on pourra affirmer qu’il y a une mise en scène – au moins de façon importante, sinon entièrement. On va le voir, on va creuser… Je vous ai parlé des « P-R » (Public Relations). En fait, ce sont les agences de com’ qui sont derrière Zelinsky, qui sont en fait formées par les États-Unis : il faut savoir qu’il y en a énormément. Il y a plein de gens qui travaillent à vous faire de l’information – ou de la désinformation – sur ce qui se passe en Ukraine. Donc on va travailler là-dessus (…). Ne croyez personne sur parole, et moi non plus !

Restez en alerteappliquez la règle ABCappliquez les cinq principes de la propagande de guerre, et soutenons-nous pour continuer la chasse aux médias-mensonge » !

Michel Collon de « MédiaMensonge du jour »

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Henri Dubost

In girum imus nocte ecce et consumimur igni 

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