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Auteurs/autrices

Il y a des analyses qui parfois contiennent des fulgurances même si les chemins sur lesquels vous mène votre réflexion personnelle, toujours tributaire de vos connaissances propres et des souhaits que vous y projetez même inconsciemment, vous entrainent à d’autres conclusions.

Un petit exemple concernant un article intitulé le nouveau désordre mondial :

https://geopolitique-profonde.com/2022/04/28/von-greyerz-vers-un-nouveau-desordre-mondial/?msclkid=5ae0e5b1ce9d11eca16a6af09a821281

Un paragraphe suffit à l’auteur pour établir un constat lucide sur la situation politique mondiale actuelle :
« Très peu, voire aucun, des dirigeants mondiaux d’aujourd’hui ne comprennent les conséquences de leurs actes, et manifestement pas Biden. Alors que le monde vit la fin d’une ère économique, nous avons les dirigeants que nous méritons et qui sont par conséquent appropriés pour mener le monde à l’Armageddon. Le monde entre donc maintenant dans la bataille finale, avec des chefs d’État totalement incompétents qui conduiront le monde à sa perte. Le chemin vers Armageddon sera désastreux. Les dirigeants désemparés prendront des mesures calamiteuses, exacerbant non seulement le problème de leur propre pays, mais aussi celui du reste du monde. Et c’est exactement ce à quoi nous assistons actuellement avec la pire concoction possible de déficits de la dette, de dépréciation de la monnaie et de décadence. Les conséquences étaient bien sûr toujours prévisibles au vu de l’histoire. Mais aucun dirigeant de l’ère actuelle n’a véritablement étudié l’histoire. Et c’est pourquoi le monde est dans un tel désordre ».

Or il faut être aussi lucide mais plus humble pour ne pas voir qu’il ne s’agit pas tant d’incompétence de la part des dirigeants que de complexité liée à la mondialisation des économies et de la finance.
Si les dirigeants mondiaux ne comprennent pas les conséquences de leurs actes, notamment en matière économique et financière, c’est parce qu’il y trop de variables pour pouvoir les intégrer toutes dans une théorie générale qui suffirait à dégager des solutions sûres.

En un mot l’économie globalisée-mondialisée est plus proche de la théorie du chaos où le battement d’aile d’un papillon sur un endroit de la planète suffit à créer un tsunami aux antipodes que de l’exécution ordonnée d’une théorie économique maitrisée dont les conséquences sont mécaniquement prévisibles.
« La théorie du chaos traite des systèmes dynamiques rigoureusement déterministes, mais qui présentent un phénomène fondamental d’instabilité appelé « sensibilité aux conditions initiales » qui, modulant une propriété supplémentaire de récurrence, les rend non prédictibles en pratique sur le « long » terme ».

https://www.techno-science.net/glossaire-definition/Theorie-du-chaos.html?msclkid=44945f71cea011ec8a3f6caecdd9f7a0

Ainsi on l’a vu, plus précisément plutôt subi au cours de la récente pandémie, la mondialisation qui a conduit à la délocalisation des chaines de valeurs des entreprises n’avait jamais anticipé les risques sanitaro-politiques : quand la Chine ferme des usines dont les produits sont nécessaires à la fabrication d’une automobile en France, c’est le chaos.

Quand toute une classe politique française, aussi imprévoyante que les chefs d’entreprises multinationales, n’a prévu aucun stock de masques « au cas-z-ou » alors qu’il n’y a plus de production sur le sol national, c’est le chaos.

Ainsi ce qu’ont perdu de vue les politiciens-dirigeants du monde entier, c’est de balayer toutes les hypothèses des conséquences que peuvent entrainer les différentes modifications de « sensibilité aux conditions initiales » pour disposer immédiatement de deux, ou trois, ou même quatre scénarios alternatifs.
Bref, c’est l’imprévoyance et l’inconséquence totale de tous ceux que certains persistent à qualifier « d’élites » qui a conduit le monde et va continuer de conduire le monde vers l’armageddon de Monsieur Von Greyerz.

La gouvernance mondiale a laissé libre le monde entrepreneurial d’agir à sa guise pour façonner les échanges sur la planète, alors que les politiciens de chaque pays n’ont de poids que dans leur terre d’élection à quelques exceptions près comme les US qui peuvent sanctionner hors les murs, la BNP et la société générale par exemple en ont fait les frais pour avoir commercé en dollar avec des pays sur la liste des états proscrits.
Aujourd’hui encore avec la guerre Russie-Ukraine on s’aperçoit que toute une partie des pays membres de l’Union se sont rendus totalement dépendants entre les mains de puissances étrangères sans solution de rechange activable dans un délai raisonnable, alors que l’auteur de l’article supra nous dit clairement, avis partagé, que « tout dirigeant occidental intelligent aurait pu prédire les récentes actions de la Russie depuis la révolution de Maidan en Ukraine en 2014. C’est à ce moment-là qu’un coup d’État mené par les États-Unis et l’Occident a évincé le dirigeant et le gouvernement ukrainiens élus et installé une direction favorable à l’Occident. Ce coup d’État, combiné aux nouveaux membres de l’Otan entourant la Russie, constituait une menace si claire pour la Russie que la réaction de Poutine était évidente. Il est très dangereux de cerner un ours russe ».

Il convient de recadrer les affirmations de l’auteur, il n’y a jamais eu de coup d’état en 2014 en Ukraine, seulement une volonté populaire de rejeter le mouvement impulsé par les politiciens au pouvoir vers la Russie alors qu’une majorité de la population souhaitait le rapprochement avec l’Union Européenne pour rejoindre le clan des démocraties et de l’économie libérale, ce qui a mis au jour le mal vivre ensemble avec les russophones du Dombass et de Crimée.

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_l%C3%A9gislatives_ukrainiennes_de_2014?msclkid=80c45f26d02d11eca11c03c5534d8a6d

Incidemment, preuve est ici encore apportée, après le Liban ou l’ex-Yougoslavie, que ce phénomène de mal vivre ensemble auquel la France est de plus en plus confrontée avec la submersion migratoire extra européenne imposée par les crétins de sa classe politique au pouvoir depuis 30 ans entrainera aux mêmes conséquences un jour ou l’autre, inutile d’être devin, il suffit de regarder les exemples partout dans le monde.
En réalité le signal d’alarme le plus électrisant qui aurait dû alerter tous les dirigeants occidentaux est l’annexion de force de la Crimée par la Russie.

Ainsi l’Allemagne qui a persisté depuis cette date jusqu’à prévoir l’ouverture dans l’année actuelle 2022 du nouveau gazoduc Nordstream 2 depuis la Russie a-t-elle été dirigée ces dernières années par probablement les plus mauvais dirigeants qu’elle ait eu depuis Hitler qui avait conduit son pays au chaos en 1945.
Ici l’imprévoyance confine à la débilité.

La variable dont il n’est jamais tenu compte, ce sont les risques géopolitiques et politiques et la connaissance approfondie de l’esprit de lucre et de soif de pouvoir qui est consubstantielle à beaucoup d’âmes humaines, ainsi que la compréhension d’autres rationalités qui échappent aux rationalités admises par la doxa.
Ainsi avant le 24 février 2022, 90 % des experts politique et militaires estimaient que Vladimir Poutine ne pouvait pas, rationnellement, envahir l’Ukraine car il aurait trop à perdre.

Et bien oui, ils ont été 90 % à se tromper, c’est toujours le drame du consensus, il n’épouse qu’une seule prospective sans balayer les possibles catégorisés avant même d’être évoqués comme impossibles.
Imprévoyance encore par suffisance dans une rationalité, peut-être que Freud au pouvoir en Allemagne aurait modifié la dépendance énergétique dès 2014, voyant venir le coup depuis un beau bail devant l’agitation de ce cas d’école qui aurait peut-être fait l’objet d’une étude chez un Charcot.

Par les temps qui courent la question peut alors être osée en ces termes : vaut-il mieux avoir à la tête d’un pays un spécialiste de l’âme capable de déceler les failles ou les faces cachées de son prochain pour y détecter et évaluer les dangers que peut porter l’autre, ou le meilleur des économistes, même prix Nobel ??
Monsieur Von Grayerz termine sur cette prédiction : « Les dommages collatéraux conduiront clairement à une méfiance non seulement envers les Etats-Unis mais aussi envers tous les gouvernements et toutes les monnaies. Le globalisme se transforme maintenant en isolationnisme.

ET LA CONSÉQUENCE ÉVIDENTE DE CELA SERA UNE FUITE VERS LES MATIÈRES PREMIÈRES ET EN PARTICULIER L’OR ET L’ARGENT PHYSIQUES DÉTENUS DANS UN ENDROIT TRÈS SÛR ».

Que le merdier de l’état économique du monde avec la dispersion des chaines de valeurs et les dépendances énergétiques commencent de faire réfléchir tous les dirigeants des pays, et plus particulièrement des pays occidentaux, et les dirigeants d’entreprises, cela est la moindre des choses : à défaut d’avoir été capables d’anticiper, ils sont bien priés de corriger, sinon ils risquent de finir pendus à un croc de boucher sur quelque place publique entourés d’une foule en liesse dansant la carmagnole si le chaos s’installait encore davantage.
Mais on peut aussi voir une perspective plausible pour l’occident avec des conséquences chaotiques pour les pays qui vivent de la rente des matières premières fossiles comme l’Arabie Saoudite, le Qatar ou la Russie, ou même l’Algérie : si l’Europe réussit en 10 ans son tournant énergétique et peut se dispenser d’une grande partie du pétrole et du gaz qu’elle importe tout en relocalisant toutes les industries pour se rendre autonome en quasi tout, certaines matières premières ne vaudront plus grand-chose sur le marché mondial, ou n’auront comme pays-clients que la Chine ou l’Inde par exemple dont l’importance démographique rend plus malaisée la transition écologique.

Mais ces deux pays, toujours à titre d’exemple et d’hypothèse, qui ne disposeront plus des chaines de valeurs des entreprises occidentales qui leur permet aujourd’hui de capter une partie de la richesse mondiale, auront-ils encore une monnaie suffisamment forte susceptible de remplacer le dollar, ou paieront-ils leurs fournisseurs en monnaie de singe, conduisant ces derniers au dénuement le plus total, donc à des trouble sociaux et des famines qui détruiront toutes leurs structures politico-administratives, les ramenant aux guerres tribales ?

En ce cas, le seul endroit sûr restera l’occident.
Avec la condition de n’être pas submergé migratoirement.
Vous le voyez, une simple modification dans les conditions initiales du raisonnement vous conduit à une conclusion différente.
On comprend pourquoi les économistes sont fortiches pour expliquer ce qui s’est passé, mais relèvent plutôt de la catégorie des oracles de Dodone ou de Delphes pour faire les lignes de la main de l’économie mondiale de demain.

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