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Auteurs/autrices

Il y a souvent de bonnes raisons de rire de nos malheurs, « de  d’être obligé d’en pleurer », comme dit Figaro dans la pièce de Beaumarchais. Cette phrase est devenue un terrible lieu commun, mais après tout, si les clichés étaient faux, on les appellerait des mensonges.

Prenez le scandale McKinsey, par exemple. Cette belle histoire de partenariat public-privé nous a coûté, amis contribuables, au moins un milliards d’euros. En échange, nous avons eu la stratégie vaccinale – un beau succès – mais aussi des rapports sur PowerPoint (des « livrables », disent-ils) et des notes de synthèse fumeuses. Parmi celles-ci, des réflexions sur l’avenir du métier d’enseignant, notamment. On ignore quel est le contenu de cette analyse, mais on sait qu’elle a coûté cher. Un ancien consultant de  déclarait à Mediapart, ce jeudi, que le niveau des productions était d’une terrible indigence. D’autres signalent que les recherches de données en amont sont souvent faites sur Google.

Venons-en à la cocasse affaire de La Poste. En novembre 2021, constatant d’importants manquements dans la distribution des tracts électoraux lors des départementales et des régionales passées, le gouvernement, qui avait résilié son partenariat avec le distributeur privé Adrexo, a voulu savoir comment faire pour que cela ne se reproduise plus. Adrexo avait employé des distributeurs peu scrupuleux, qui ne perdaient pas leur temps à faire leur travail mais jetaient carrément les tracts à la poubelle ou dans les bois. L’opérateur était pourtant censé pallier les insuffisances de La Poste. Alors, fidèle à une méthode efficace, le pouvoir macronien a eu recours à… un cabinet de conseil privé. Baptisé Sémaphore, ce cabinet a facturé 289.000 euros sa « cartographie des risques », qui lui a permis de conclure, au terme d’une étude exhaustive, que le meilleur opérateur capable de remplacer La Poste était… La Poste. Lors des dernières élections, le taux d’erreur de distribution de la part des vénérables camions jaunes était autour de 9 %, alors que celui d’Adrexo flirtait parfois avec les 90 %.

Payer presque 300.000 euros pour proposer de remplacer La Poste par La Poste, il fallait le trouver. On en fait beaucoup sur McKinsey. C’est probablement mérité, mais ces vendeurs de rêve que sont les cabinets de conseil ne sont riches que de la paresse intellectuelle du pouvoir et de son manque de confiance dans la haute fonction publique.

Sachant que c’est la chaîne Public  qui a révélé cette information, ce mercredi, on est en droit de supposer que la start-up nation, avec sa manie de tout régler à coups d’études et de PowerPoint, commence à agacer jusque dans les rangs des parlementaires. On verra ça dans une semaine.

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