Alors que la hausse des prix à la consommation en France a atteint 5,8 % en juin sur un an, le président du comité exécutif des magasins Leclerc demande aux parlementaires d’ouvrir une « commission d’enquête » sur l’origine « suspecte » d’une partie de cette inflation.
Invité sur RMC-BFMTV, pour Michel-Édouard Leclerc, « l’Ukraine a bon dos » et les industriels en profitent pour augmenter leurs marges.
◆ Un manque de transparence
Interviewé ce jeudi 30 juin par Apolline de Malherbe, le patron des magasins Leclerc doute fortement que la hausse des prix de certains produits soit justifiée. « La moitié des hausses [de prix] demandées ne sont pas transparentes, mais sont suspectes », selon lui. « Quand vous voyez que tous les fournisseurs arrivent avec des factures de transport en augmentation de 15, 20, 30 %, et notamment les prix des conteneurs qui ont augmenté de 30 %, et qu’en même temps, vous voyez que les sociétés de transport sortent des bénéfices par milliards l’année dernière, on voit bien que ce n’est pas l’indisponibilité des conteneurs qui a fait que ce qui est rare est cher », critique-t-il.
◆ La guerre responsable de l’inflation ?
« Quand vous avez des fabricants de produits à base de cacao qui vous invoquent l’Ukraine pour une augmentation de 15 % des tarifs sur la confiserie, sur les barres chocolatées – je parle de Nestlé, je parle de Mars –, faut quand même pas déconner ! On est sur l’autre continent pour le cacao ! » s’emporte-t-il. M. Leclerc comprend « qu’il y ait des hausses d’énergie, qu’il y ait des hausses des coûts de transport », mais pour lui, « cela n’a rien à voir avec ce qu’il se passe en Ukraine. L’Ukraine a bon dos », tranche le patron du groupe Leclerc.
◆ La cupidité de certains industriels
Pour appuyer ses propos, le responsable du groupe Leclerc raconte la proposition commerciale d’une marque d’huile de tournesol. « De grandes marques d’huiles de tournesol se sont vantées d’avoir une huile franco-française. Pourtant maintenant, on nous dit : “On va te livrer, mais il faut augmenter de 34 % le prix d’acquisition de cette huile. Et dans ces conditions, on asséchera tes concurrents et on te donnera 130 % de ta demande” », dénonce-t-il.
Pour réduire l’inflation, le patron du groupe Leclerc estime que « l’État et les parlementaires doivent demander à tout le monde de venir justifier cette part de hausse » face à ce qui ressemble à une « partie de poker menteur ». Le gouvernement préférera-t-il continuer de creuser la dette du pays en donnant des chèques et des primes ou préférera-t-il s’attaquer à tous les profiteurs de la crise qui engrangent des milliards ?
Image principale par BFMTV
Source: Nexus